Un accord vient d’être conclu récemment entre l’entreprise maritime canarienne Boluda et l’Association des commerçants sahraouis marocains à Las Palmas. Il prévoit la mise en place d’une ligne maritime de transport de marchandises et de véhicules entre le port de Las Palmas et celui de Laâyoune à raison d’une rotation par semaine. Cette liaison, très attendue par les hommes d’affaires des deux pays, qui envisagent d’accroître leur coopération, doit faciliter et augmenter les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne et ouvrir la ville de Laâyoune aux acteurs économiques et touristiques canariens. Cette ligne permettra de réduire la durée de transport des marchandises, dispensera les bateaux de toute escale dans un troisième port, évitera le transbordement des marchandises d’un navire à un autre et contribuera à la diminution du coût des échanges commerciaux entre les deux pays. La ligne Laâyoune- Las Palmas donnera une nouvelle impulsion aux échanges économiques bilatéraux qui ont enregistré une évolution notable ces dernières années. Le projet de la compagnie Boluda ambitionne de centraliser dans le port marocain de Laâyoune les marchandises en partance du nord du Maroc et en provenance du sud, pour les transborder au port de Las Palmas. Ces marchandises seront par la suite acheminées vers la France, la Hollande et le Royaume-Uni, selon la compagnie. La compagnie Boluda exploite depuis plusieurs années déjà la ligne Las Palmas - Dakhla - Nouadhibou. Actuellement, les marchandises destinées à l’Europe à partir du sud du Maroc, du Sénégal et de la Mauritanie sont transportées par voie routière jusqu’au port de Tanger et à Algésiras, en Espagne, pour être écoulées sur des marchés européens. Cette nouvelle ligne va permettre de substituer le transport terrestre par le transport maritime. Cette ligne ouvrirait à Laâyoune des horizons meilleurs sur les plans économique et commercial et ferait de cette ville un canal de flux d’investissements pour les trois régions de la zone Sud. Cette liaison ouvrira de nouvelles perspectives pour la création de sociétés mixtes dans le domaine du transport et de la logistique. Il reste le problème du transport des personnes, en raison de l’absence de connexion maritime entre les deux régions, les ressortissants marocains et africains désirant se rendre à leur pays à bord de leurs véhicules, sont obligés de passer par le port de Cadiz, ce qui leur coûte des frais supplémentaires et une perte considérable de temps. Déjà une ligne maritime reliant le port de Rosario de l’île de Fuerteventura au port de Tarfaya a été mise en service, mais sa durée de fonctionnement n’a pas dépassé un seul mois, à cause des difficultés techniques. Les ports de Sidi Ifni et d’Agadir sont aujourd’hui les principaux favoris pour avoir une liaison avec le port de l’île de Fuerteventura.
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