Added On : 26 August 2009 |
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Le cactus, nouveau filon du monde rural | | · Production pionnière dans la région de Sidi Ifni
· Confiture, huile, filet de raquette, cosmétique…
· Le fruit a des propriétés diététiques et esthétiques
David Assayag est un homme fou de graines. Lorsqu’il en parle, même un carnassier finirait par en manger! Le directeur de Bio Cuisson en est lui-même un gros consommateur. Cet ancien comptable marrakchi voue un culte pour la culture bio. Ce qui ne l’a pas empêché de préserver ses réflexes… financiers: «consommer deux poignées de graines à un coût dérisoire». Le tout pour s’assurer une santé de cheval. L’affaire d’Assayag, lancée en 2008, a connu des épisodes kafkaïens (édition du 18 août 2009). Derrière le businessman se cache un philosophe: «Je ne veux pas seulement vendre mais que les gens comprennent», lâche-t-il. Début août, des hommes d’affaires européens ont fait le tour de sites de cactus à Tamelalet, El Jadida, Bouznika et Sidi Ifni. L’idée est «d’exporter des raquettes de cactus pour être consommées dans les restaurants», précise Assayag. Son bureau au CIL, rue Aïn Asserdoune, est orné de présentoirs de «Graines à germer» et de produits de… cactus! Et où quelques clients fidèles viennent s’approvisionner: confiture, filet de raquette, fleurs de cactus pour la tisane, huile et farine comme produits cosmétiques. Ces produits sont introuvables dans les grandes surfaces. Assayag a conservé de ses années de résistant un certain esprit d’engagement et des affaires. Le directeur de Bio Cuisson réfléchit à la création d’un circuit de distribution alternatif dédié au produit de terroirs auprès des herboristes et des salles de fitness. C’est d’ailleurs un bout d’Ait Baamrane, dans les environs de Sidi Ifni, à 200 km au sud d’Agadir, qui est exposé sur ses étalages. Il commercialise, à petite quantité, des marchandises du figuier de Barbarie produit par la coopérative d’Aknari (figue en berbère). Créée en 2004, elle est implantée dans la commune rurale de Sbouya. «Cinquante femmes y travaillent. L’on produit annuellement environ 11.000 boîtes de confiture notamment. Et on exporte de l’huile de figue de Barbarie en Belgique, en Espagne et en France», affirme Hafida Snoudi, membre du conseil d’administration de la coopérative. Le litre d’huile de figue de Barbarie vaut 10.000 DH. Une aubaine pour des femmes impliquées dans un projet d’activité génératrice de revenus. Pourquoi cette huile est-elle si coûteuse? Il faut «entre 800 kilos et une tonne de graines de figue pour avoir un litre», explique la DG de Sahara Cactus, Kaltouma Achahour. Sa société et la coopérative d’Aknari, surtout, sont des pionnières du genre. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, la DG de Sahara Cactus a été recrutée par Oxfam Québec et l’Association Aït Baamrane développement pour superviser un programme de valorisation du cactus. De ce projet est née la coopérative d’Anknari notamment. La femme d’affaires emploie directement 24 salariés et une cinquantaine indirectement. Sahara Cactus «a une capacité de production de 4.000 litres minimum et plus de 70% de ses produits sont exportés». Il est même question de créer un Groupement d’intérêt économique (GIE). «Le projet vient d’être validé par le Centre régional d’investissement de la région de Souss-Massa Draâ. Cinq sociétés et trois coopératives vont former le GIE du Sabbar d’Aït Baamrane», souligne Achahour. Parmi ses objectifs, structurer la filière cactus et passer surtout du conditionnement à la transformation. Après l’huile anti-âge, Sahara Cactus compte produire du vinaigre et du jus de figue de Barbarie. Un projet soutenu par l’Institut national de la recherche agronomique d’Agadir et l’Association française «Solidarité Afrique jeunes travailleurs». Le cactus marocain -planté, selon les estimations, sur 125.000 hectares- entame un nouveau destin. Utilisé principalement comme plante de bornage et de fourrage, son fruit a des propriétés diététiques et esthétiques indéniables. La figue de Barbarie, depuis longtemps marginalisée, a des qualités pour devenir le porte-drapeau de l’or vert. C’est déjà le cas en Italie, en Turquie, Israël et Mexique surtout… Ce n’est pas pour rien que Abdelhadi Doukkane, coauteur d’un ouvrage unique sur le cactus, parle de «plante du futur». Un hectare draine à son exploitant «jusqu’à 10.000 DH de bénéfice, contre 3.500 DH pour l’arganier et 1.500 pour les céréales», argue-t-il.
Faiçal FAQUIHI | Le cactus, nouveau filon du monde rural | | · Production pionnière dans la région de Sidi Ifni
· Confiture, huile, filet de raquette, cosmétique…
· Le fruit a des propriétés diététiques et esthétiques
David Assayag est un homme fou de graines. Lorsqu’il en parle, même un carnassier finirait par en manger! Le directeur de Bio Cuisson en est lui-même un gros consommateur. Cet ancien comptable marrakchi voue un culte pour la culture bio. Ce qui ne l’a pas empêché de préserver ses réflexes… financiers: «consommer deux poignées de graines à un coût dérisoire». Le tout pour s’assurer une santé de cheval. L’affaire d’Assayag, lancée en 2008, a connu des épisodes kafkaïens (édition du 18 août 2009). Derrière le businessman se cache un philosophe: «Je ne veux pas seulement vendre mais que les gens comprennent», lâche-t-il. Début août, des hommes d’affaires européens ont fait le tour de sites de cactus à Tamelalet, El Jadida, Bouznika et Sidi Ifni. L’idée est «d’exporter des raquettes de cactus pour être consommées dans les restaurants», précise Assayag. Son bureau au CIL, rue Aïn Asserdoune, est orné de présentoirs de «Graines à germer» et de produits de… cactus! Et où quelques clients fidèles viennent s’approvisionner: confiture, filet de raquette, fleurs de cactus pour la tisane, huile et farine comme produits cosmétiques. Ces produits sont introuvables dans les grandes surfaces. Assayag a conservé de ses années de résistant un certain esprit d’engagement et des affaires. Le directeur de Bio Cuisson réfléchit à la création d’un circuit de distribution alternatif dédié au produit de terroirs auprès des herboristes et des salles de fitness. C’est d’ailleurs un bout d’Ait Baamrane, dans les environs de Sidi Ifni, à 200 km au sud d’Agadir, qui est exposé sur ses étalages. Il commercialise, à petite quantité, des marchandises du figuier de Barbarie produit par la coopérative d’Aknari (figue en berbère). Créée en 2004, elle est implantée dans la commune rurale de Sbouya. «Cinquante femmes y travaillent. L’on produit annuellement environ 11.000 boîtes de confiture notamment. Et on exporte de l’huile de figue de Barbarie en Belgique, en Espagne et en France», affirme Hafida Snoudi, membre du conseil d’administration de la coopérative. Le litre d’huile de figue de Barbarie vaut 10.000 DH. Une aubaine pour des femmes impliquées dans un projet d’activité génératrice de revenus. Pourquoi cette huile est-elle si coûteuse? Il faut «entre 800 kilos et une tonne de graines de figue pour avoir un litre», explique la DG de Sahara Cactus, Kaltouma Achahour. Sa société et la coopérative d’Aknari, surtout, sont des pionnières du genre. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, la DG de Sahara Cactus a été recrutée par Oxfam Québec et l’Association Aït Baamrane développement pour superviser un programme de valorisation du cactus. De ce projet est née la coopérative d’Anknari notamment. La femme d’affaires emploie directement 24 salariés et une cinquantaine indirectement. Sahara Cactus «a une capacité de production de 4.000 litres minimum et plus de 70% de ses produits sont exportés». Il est même question de créer un Groupement d’intérêt économique (GIE). «Le projet vient d’être validé par le Centre régional d’investissement de la région de Souss-Massa Draâ. Cinq sociétés et trois coopératives vont former le GIE du Sabbar d’Aït Baamrane», souligne Achahour. Parmi ses objectifs, structurer la filière cactus et passer surtout du conditionnement à la transformation. Après l’huile anti-âge, Sahara Cactus compte produire du vinaigre et du jus de figue de Barbarie. Un projet soutenu par l’Institut national de la recherche agronomique d’Agadir et l’Association française «Solidarité Afrique jeunes travailleurs». Le cactus marocain -planté, selon les estimations, sur 125.000 hectares- entame un nouveau destin. Utilisé principalement comme plante de bornage et de fourrage, son fruit a des propriétés diététiques et esthétiques indéniables. La figue de Barbarie, depuis longtemps marginalisée, a des qualités pour devenir le porte-drapeau de l’or vert. C’est déjà le cas en Italie, en Turquie, Israël et Mexique surtout… Ce n’est pas pour rien que Abdelhadi Doukkane, coauteur d’un ouvrage unique sur le cactus, parle de «plante du futur». Un hectare draine à son exploitant «jusqu’à 10.000 DH de bénéfice, contre 3.500 DH pour l’arganier et 1.500 pour les céréales», argue-t-il.
Faiçal FAQUIHI | |
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