Added On : 26 August 2009 |
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Une plante américaine victime de préjugés! |
| · La figue de Barbarie taxée de «fruit du pauvre»
· Elle redevient un produit du terroir très convoité
Deux hommes et une plante. Ce «trio» a donné lieu à un ouvrage unique: «Les propriétés alimentaires du figuier de Barbarie et ses usages culinaires». Ses auteurs forment eux-mêmes une mixture assez rare. Abdelhadi Doukkane est chercheur et bibliothécaire à Diar Lisasfa à Casablanca. L'autre coauteur, Bouchaib Kama, est chef-cuisinier et propriétaire du restaurant Swing à Rabat. Le cactus a donc réuni ces deux hommes. «Notre ouvrage est le premier du genre au Maroc et dans le monde arabe», souligne Doukkane. La première version du livre a été déjà éditée en langue arabe. Sa traduction en langue française est en cours. Il y aura prochainement des versions espagnole et anglaise…. Cette plante grasse a été ramenée du fin fond du Mexique par les conquistadors espagnols. En croyant arriver en Inde, «les explorateurs débarquent en fait sur les côtes américaines où ils ont apporté le cactus. De là nous est parvenue l'appellation El Handia, figues de Barbarie», explique le chercheur. Un fruit qui a beaucoup souffert des préjugés: «Nourriture du pauvre». A tel point que ce n'est «qu'au début des années 80 que les chercheurs se sont intéressés au cactus», affirme l'auteur. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé de son côté un réseau «Cactus net» qui réunit tous les pays producteurs. Son coordinateur général est un Tunisien, Ali Mtszaoui. Nous avons tenté de le joindre mais en vain. Peu exigeante en eau et plus rentable que les céréales, la culture du cactus est à l'origine d'une filière économique particulièrement active en Amérique latine et dans les pays méditerranéens (Italie, Turquie, Israël…). A l'heure où le débat sur la sécurité alimentaire fait rage, la figue de Barbarie a de quoi se démarquer: «C'est une plante cultivée sans fertilisant chimique et sans OGM», selon l'Institut national de la recherche agronomique. Ses chercheurs sont, en 2007, à l'origine d'une enquête dans la région d'Aït Baâmrane -province de Sidi Ifni- sur le cactus. Parmi ses conclusions, la «culture du figuier de Barbarie est parfaitement incorporée à l'agriculture locale et constitue pour les foyers une source de revenus». La commune rurale de Sbouya est considérée à ce titre comme la capitale du cactus, entre 22.000 à 30.000 hectares. Avec une pluviométrie annuelle ne dépassant guère 100 mm, cette région aride a de quoi devenir un producteur-exportateur de premier plan (voir page 4). Culturellement, il y a un gros travail à faire sur nos habitudes de consommation: le cactus peut servir à préparer salade, soupe, pain, omelette… La gastronomie mexicaine compte une centaine de recettes à base de cactées. Leurs pousses ont une valeur nutritive identique à celle des épinards et de la laitue. Selon le site Plants for People -qui vise à faire connaître les plantes à cultiver chez soi et au travail-, le cactus figure au top 10 des plantes antipollution.
Faiçal FAQUIHI | |
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